Les temps changent… Peugeot-Citroën et Toyota ont décidé de créer une filiale commune, TPCA, afin de produire une petite voiture d’entrée de gamme. Après trois ans de coopération le petit bijou a vu le jour en République Tchèque, au sein de l’usine de Kolin, capable de produire 300000 voitures par an. La mini-citadine répond aux noms de C1 pour Citroën, 107 pour Peugeot et Aygo pour Toyota, et a été dévoilée lors du salon de Genève 2005.
Essai réalisé le 16 avril 2005.
Présentation
Avec l’Aygo, Toyota se positionne enfin sur le segment B1, et s’apprête à concurrencer la Twingo mais aussi Smart et sa ForFour. Le principe ? Une voiture petite et bon marché, afin d’être accessible à toutes les bourses, et de se garer partout dans les centres-villes aux ruelles encombrées. Pour faire simple -et sans parler automobile-, disons que l’Aygo -au même titre que ses cousines la C1 et la 107- ambitionne d’être une Smart au prix de la Logan !
L’Aygo est d’abord un concept marketing avant d’être un véhicule : simple, jeune, efficace, la nouvelle voiture revendique une approche décomplexée de l’automobile, conçue d’abord comme un moyen de déplacement et qui s’efface devant son but : aller d’un point à un autre ! Le nom même de l’Aygo symbolise cette devise : « I GO ! », « J’y vais ! », autrement dit, « Je suis là pour vous amener où vous vous voulez » (en espérant ne pas avoir à sortir de la ville…). La cible est un public urbain, jeune et actif, traditionnellement peu attiré par Toyota.
L’essai s’est déroulé en Italie, à Rome et dans ses environs, avec un modèle de finition intermédiaire équipée d’un système de navigation Tom-Tom. La ville éternelle, qui abrite sans doute la plus forte concentration de Smart à l’hectare du monde, constituait sans doute le lieu idéal pour tester cette citadine, lâchée en liberté au milieu d’une jungle de Smart ForTwo et de Daewoo Matiz.
Extérieur
L’Aygo ressemble évidemment beaucoup à ses deux soeurs jumelles, la 107 et la C1. Les trois voitures sont quasi-identiques, bien qu’on remarque néanmoins la patine de chaque constructeur. Le bouclier avant de la 107 est ainsi relativement proéminent ; les phares de la C1 sont un tantinet plus rondouillards, et la calandre plus arrondie ; et l’Aygo se reconnaît à une calandre unique, des phares différenciés et un bosselage très reconnaissable au-dessus du logo. Néanmoins, question carrosserie, la Toyota ne partage avec ses siamoises que le pare-brise et les portières : le reste de la carrosserie lui est propre.
Hormis cela, les différences sont minces. Construites sur une plate-forme commune, les trois cousines partagent la plupart de leurs composants. Elles ont les mêmes moteurs : un 1.0 l essence et un 1.4 l Diesel.
Les dimensions sont presque identiques, 3,4 mètres de long pour 1,6 m de large et 1,4 m de haut. Ce gabarit est bien sûr idéal pour la ville, territoire de jeu des trois jumelles. Quatre personnes peuvent prendre place à l’intérieur, c’est tout. A noter : les vitres arrière à compas, pour économiser de la place en largeur.
Intérieur
« Une voiture vendue moins de 9 000 € ! » J’imagine les a-priori qui surgissent immédiatement dans vos esprits réducteurs : la finition doit être vraiment médiocre, à un tel prix !
Et bien… vous n’avez pas entièrement tort ! Les plastiques se soulèvent assez facilement -on peut presque les démonter par endroit-, l’ensemble est d’une sobriété un peu déprimante et le manque d’argent est criard. Mais bon, vous ne pouvez pas avoir le beurre, l’argent du beurre, le lait de la fermière et une Aygo plaquée or par-dessus le marché ! L’Aygo livre ce qu’elle promet : une mini-citadine efficace et sobre, à un prix imbattable. Consolez-vous : les possesseurs de 107 ou de C1 sont logés à la même enseigne, seul le volant différenciant l’intérieur des trois soeurs.
L’habitacle est très lumineux, mais ne contient que l’essentiel. Le tableau de bord affiche un design très moderne, c’est-à-dire très… dépouillé. Pas de fioritures. Console translucide, compteurs ronds, commandes de chauffage rotatives, l’ensemble rappelle plutôt l’intérieur d’une Smart que d’une Yaris. Le seul luxe réside dans la direction assistée.
Le confort à l’avant est suffisant. Vous avez les coudées franches, et l’espace ne manque pas pour les jambes, grâce aux sièges avant qui peuvent se reculer suffisamment pour mettre à l’aise les grands gabarits. Par contre, l’espace arrière est restreint, et peut se révéler inconfortable pour des trajets longs, d’autant que les vitres arrière sont à compas.
Concernant le coffre, pas de surprise : il est très petit ! En forçant un peu, on arrive à caser une valise souple et une grande sacoche d’appareil photo dans les 139 dm3. L’accès au coffre est de surcroît gêné par un seuil de chargement très haut, libéré par la lunette ouvrante du haillon. Heureusement, la banquette est rabattable et autorise le transport d’objets (un peu) plus encombrants.
Enfin, cerise sur le gâteau, la version essayée disposait d’un système de navigation embarqué Tom-Tom. Ce dernier, proposé à un prix imbattable (moins de 700 €), s’avère très efficace et facile à programmer, grâce à une commande tactile habituellement réservée à des dispositifs plus onéreux. Toyota offre la mise à jour gratuite de la cartographie pendant 3 ans.
Dynamique
Tenue de route :
Sur route, on apprécie les suspensions, sommaires mais confortables. Elles se révèlent plus agréables en ville : les pavés sont absorbés presque sans que l’on s’en rende compte !
Par contre, la tenue de route en interurbain est handicapée par une forte prise au vent latéral, qui entraîne un flottement de conduite qu’il faut contrôler. Rien de tel en ville où la petite citadine remplit à merveille sa fonction, et tient bien la route à faible vitesse, même en cas de conduite plus nerveuse.
Le freinage par contre est moyen, voire insuffisant, la faute sans doute aux pneus fins : 155/65 R14.
Moteur :
L’Aygo dispose d’une motorisation essence et d’une motorisation Diesel. Nous n’avons testé lors de la présentation internationale que la version essence 1.0 VVT-i. Ce moteur est un 3-cylindres fabriqué par Toyota. Il ne pèse que 67 kg, ce qui en fait le plus léger du monde. En ville, il surprend par sa vivacité, avec un couple très satisfaisant. Le moteur essence dégage 68 chevaux et 93 Nm à 3 600 tour/min. Il avoue par contre ses limites hors les murs, bruyant et manquant de puissance dès qu’on se risque sur l’autoroute. La vitesse maximale n’est que de 157 km/h.
Bref, c’est un moteur de ville, et de ville uniquement ; mais il se révèle très performant en usage urbain, manifestant suffisamment de nervosité pour vous permettre de vous faufiler à travers les congestions des villes tentaculaires. Le tout associé à une consommation très basse, de l’ordre de 5 l/100 km en campagne, et 6,5 l/100 km en ville.
La boîte de vitesse manuelle dispense des rapports un peu longs. Mais Toyota propose également une boîte automatique, la M-MT5, qui s’avère à l’usage très confortable.
Finitions :
La dotation par défaut de l’Aygo est très sobre. La climatisation n’est disponible qu’en option, et les deux premiers niveaux de finition ne comportent ni vitres électriques, ni verrouillage centralisé des portes.
L’Aygo Up se munit d’un autoradio CD d’excellente qualité, du verrouillage centralisé, des vitres électriques ainsi que d’une sellerie bi-ton.
Notre avis
Style intérieur et extérieur | 4 / 5 | Sécurité active et passive | 3 / 5 |
Qualité et finition | 3 / 5 | Plaisir de conduite | 4 / 5 |
Ergonomie et simplicité | 4 / 5 | Performances pures | 2 / 5 |
Equipement et options | 3 / 5 | Agrément moteur | 2 / 5 |
Confort et suspensions | 3 / 5 | Budget achat et essence | 5 / 5 |
3,2 / 5
Conclusion
Toyota France commercialise l’Aygo depuis le 20 juin 2005 et prévoit d’en vendre 4 000 exemplaires en 2005. Le tarif de base, pour la version 1.0i essence, est de 8 500 € TTC. Le haut de gamme correspond au modèle Sport en version 1.4 Diesel, à 12 700 € TTC.
Toyota se différencie de Citroën et Peugeot par un avantage de taille : la garantie 3 ans ou 100 000 kilomètres.
Néanmoins, le dépouillement de l’Aygo n’est pas sans rappeler celui de la Renault Logan, proposée à un prix d’attaque inférieur et affichant des prestations routières et familiales bien supérieures. Autrement dit, l’Aygo ne devrait surtout séduire les citadins.
Mandataire automobile TOYOTA
A retenir
On regrette | On aime |
– La prise au vent latéral en interurbain | – La maniabilité en ville |
– Le coffre trop petit | – La ligne |
– La finition inégale | – Le GPS Tom-Tom en option |
– Le bruit du moteur |
Fiche technique
Vitesse max: 157km/h | Puissance max: 68 cv à 6000tr/min |
0 à 100: 14,2 sec | Couple: 93Nm dès 3600tr/min |
Conso autoroute: 4,1 l/100 | Transmission: Traction – BVM à 6 rapports |
Conso miste: 4,6 l/100 | Dimensions: (L/l/h) 3,40/1,61/1,47 m |
Poid: 790 kg | Puissance fiscale: 4 cv |
Moteur: 3 cylindres 998cc Essence | Prix: 8800 € |